J'ai
décidé de ne plus accepter d'être membre de CdS ou d'autres comités, suite
à l'entrée en vigueur de la loi du 12 mars 2012 imposant un quota
minimal de 40% de femmes dans les instances de la fonction publique.
À mon avis, il n'est pas du tout clair que cette initiative portera à
un rééquilibrage des pourcentages hommes/femmes dans certains secteurs
de l'emploi public. Ce qui est certain, en revanche, est que, dans le
milieu des enseignants-chercheurs en mathématiques, cette pratique aura
comme conséquence une augmentation du nombre de comités et instances
auxquels chaque femme devra participer, due au fait que les femmes
seront, grosso modo, quatre fois plus sollicitées que leurs collègues
hommes pour accomplir ce type de tâche.
Je considère ironique, et même plutôt désolant, qu'une loi dont le but
affiché est de défendre l'égalité professionnelle hommes-femmes, ait
comme conséquence immédiate une surcharge de travail importante pour
les femmes, à parité d'emploi occupé.
À l'heure actuelle, je trouve toute requête de participation aux
comités et aux autres instances désagréable voire dégradante, car il est
impossible de ne pas imaginer qu'elle n'est pas issue purement de la
constatation que mon sexe est d'un genre plutôt que d'un autre, alors
qu'auparavant elle relevait de la considération que les collègues
portaient à mon égard en tant qu'enseignant-chercheur ou à leur
estimation de mon adéquation avec la tâche à accomplir.
"Grâce" â cette loi, et pour la première fois dans ma vie, je me sens
discriminée au travail à cause de mon sexe. Cela n'avait jamais été le
cas dans le passé, même dans un milieu bien connu pour être
à très
forte majorité masculine.