Métastabilité entre les clics du cliquet de Muller
Aurélien VELLERET
Université d'Evry
Date(s) : 06/05/2025 iCal
14h30 - 15h30
Le modèle dit du cliquet de Muller a été introduit en écologie théorique depuis plus de 40 ans pour représenter la contre-sélection des mutations délétères. Plus précisément, le but a été de quantifier l’efficacité avec laquelle la sélection naturelle permet d’empêcher la fixation et l’accumulation de mutations délétères, via un mode de reproduction purement asexué. Contrairement au cas sexué, les mutations délétères ne peuvent alors être purgées qu’avec l’extinction des lignées qui en sont porteuses.
Pour simplifier, toutes les mutations sont supposées délétères et de même effet. La taille de population est fixée. Le taux de reproduction moyen d’un individu est donné comme fonction uniquement du nombre des mutations qu’il porte, que l’on compare au taux moyen de reproduction des autres individus. A cause de la variabilité génétique uniforme, il est inéluctable d’observer la disparition irréversible de la sous-population des individus de phénotype optimal, i.e. sans mutation. On se focalise plus particulièrement au cas où la distribution des mutations au sein de la population se stabiliserait entre chacune de ces disparitions, avec à chaque fois une translation d’une mutation en plus. Cela justifie ce nom de « cliquet » donné à ce modèle, en référence à ces roues dentées qui ne peuvent aller que dans un sens avec des transitions ponctuelles entre équilibres successifs.
La justification rigoureuse de ces quasi-équilibres, ponctués par les événements aléatoire de disparition, sera l’objet de mon exposé. Cette justification est particulièrement délicate dans la version la plus épurée du modèle, où le processus stochastique associé est une diffusion sur un domaine de dimension infinie.
Travail commun avec Etienne Pardoux et Mauro Mariani
Emplacement
I2M Saint-Charles - Salle de séminaire
Catégories